Un grand nombre d'adhérents du LSC Cyclo et leur famille ont passé le week-end des 4 et 5 octobre 1997 à Auxi-le-Château en Picardie, région du Nord Ouest de la France, proche de la Manche. Le paysage est plat ou vallonné. Les récoltes rassemblées sur le bord de la route et dans les champs montrent que les principales cultures de la région sont le maïs, les betteraves, les pommes de terre et les pierres. Il n'y a pas de château à Auxi.
Richard qui a organisé le week-end avait prévu un parcours plus long le samedi de Auxi à Cayeux-sur-Mer avec un repas à Saint-Valéry-sur-Somme et un parcours plus court le dimanche avec la visite des grottes de Naours.
J'aimerais préciser qu'en Californie du Nord, mon pays d'origine, on ne peut pas nager dans la mer l'eau étant glacée et le courant trop dangereux. Le courant japonais arrivant sur la côte pacifique est la cause du vent froid et du brouillard qui rendent la vie misérable, à mon avis, bien que certains originaux l'aiment bien en l'appellant "la climatisation naturelle." J'ai appris depuis longtemps à éviter les étendues d'eau salée. Aussi imaginez ma surprise quand, à l'arrivée à Cayeux-sur-Mer, tout le monde a roulé jusqu'au bord de la mer. Dominique et Christine se sont déshabillés et y sont rentrés! Et ressortis vivants!! Et ont dit que l'eau était bonne et revitalisante!!! Nous ne sommes plus au Kansas, Toto, ni en Californie du Nord.
Il n'y a qu'en France qu'on peut s'arrêter au milieu d'une randonnée cycliste pour prendre pendant deux heures un copieux repas gastronomique dans un restaurant au bord d'une voie navigable pittoresque. Nous avons pris du kir, du vin rouge, du vin blanc, entrée, plat, fromage, dessert et café. Tout était délicieux. La sieste après? Non -- la randonnée continue.
Jean (qui avait 80 ans et demi à l'époque) a eu la meilleure idée : quitter le restaurant et partir dans le même sens qu'à l'aller mais tous les autres décidèrent de partir du côté opposé et rouler au bord de l'eau, ce qui était en effet plus pittoresque. Nous avons vu une calèche. Très vite, le chemin se termine au pied d'une colline par des graviers. Il y avait un long chemin caillouteux pour monter. Nous avons fait un peu de cyclocross -- peu de cyclo, beaucoup de cross. Jean a été la lanterne rouge à seulement deux minutes.
Au sommet de la colline nous avons vu des vieux murs en pierres pittoresques, une arche toute aussi pittoresque sur laquelle une plaque signalait que les vils anglais étaient passés par là pour conduire Jeanne d'Arc en prison en 1430, et la calèche pittoresque qui est arrivée en même temps que nous, avait pris la route plutôt que le chemin caillouteux. Après avoir caressé le cheval nous nous sommes mis encore en route pour grimper et avons fait de nouveau du cyclocross pour regarder une vieille église pittoresque. Quelques personnes sont allées voir une source de fidelité dite proche. Moi, j'ai piqué un petit roupillon. Peu après, nous sommes descendus et avons joué à courir un critérium en faisant deux fois le tour de la ville pour trouver la sortie. Gérard, la carte Michelin vivante, nous a mis sur le bon chemin. Finalement, Jean avait raison.
C'était plus ou moins une randonnée de pépères avec quelques moments plus sportifs. Nous nous sommes bien amusés à pousser le pauvre Jean à 40 kilomètres à l'heure jusqu'à l'arrivée à Auxi.
Aux Etats Unis, nous pensons que les français sont des buveurs de vin mais ils sont également de bons buveurs de bière ! J'ai d'abord observé cela à la fin de la randonnée du samedi. Nous les cyclistes, nous sommes arrivés avant les non-cyclistes qui avaient la clé du gîte. Comme nous ne pouvions pas entrer pour prendre la douche, nous sommes allés nous asseoir à la terrasse d'un café, au soleil qui s'était enfin montré. Tout le monde sauf moi a commandé une bière. En fait, Jean-Pierre m'a dit que je ne pouvais les rejoindre qu'à condition d'en prendre une aussi , mais je n'aime pas la bière. Il y a des années de ça je pensais que boire de la bière pourrait améliorer ma vie sociale, donc j'ai goûté plusieurs bières pendant quelques temps mais je n'en ai jamais trouvées qui me plaisent. Je n'aime toujours pas la bière et ma vie sociale en souffre toujours. J'ai pris un chocolat chaud.
J'ai ensuite observé, plus tard dans la soirée, ce phénomène du français buveur de bière. Après le dîner, tout le monde est allé à un café-bar mais je voulais d'abord marcher un peu pour me dégourdir les jambes. Dominique et moi sommes allés à l'église qui se trouve sur une petite colline. L'église était éclairée de l'extérieur et la porte n'était pas fermée donc nous sommes entrés. Dominique a dit que l'orgue de cette église avait été construit par un dénommé Carpentier et que c'est le seul orgue de ce type existant en France. Il m'a aussi montré l'arche sculptée dans la voûte de l'église. Pour une américaine, c'est intéressant. L'architecture historique est intéressante. Il y a beaucoup d'architecture historique en France, surtout où se trouvent des bâtiments...
Quand nous sommes retournés au café, la soirée de bière battait son plein. Gérard alignait les bouteilles vides qui couvraient déjà deux tables. Il semblait que chacun avait bu au moins une bière. J'ai pris un chocolat chaud. Ensuite les personnes de la table la plus éloignée, qui semblaient être déjà bien éméchées, ont commandé une boisson bizarre. Le barman a amené un énorme verre à pied qui contenait un liquide flambant -- c'était du cognac -- dans lequel il a versé beaucoup de bière. Chaque personne à cette table buvait de ce verre puis le passait à son voisin pendant que les autres chantaient et faisaient de drôles de bruits. Du coup les personnes à ma table ont décidé de commander la même chose. J'ai pensé que par politesse la chose à faire serait de goûter le mélange infernal, donc quand ce fut mon tour j'en ai bu un peu. Toutes les tables ont applaudi. Dominique a voulu une photo. Je m'y suis donc prêtée et j'ai continué à boire pendant qu'elle prenait des photos. Ce truc était très bon! Ce devait être dû au cognac mais certainement pas à la bière. Je pouvais continuer à boire mais maintenant la chose à faire était de passer le verre à mon voisin. Dommage! Je suis partie assez tôt, vers minuit. A cette heure il y avait des cadavres tout le long des tables.
La randonnée du dimanche a eu lieu sous un ciel nuageux, donc il n'était pas étonnant que le premier arrêt ait été à un café pour prendre des boissons chaudes. Quelques centaines de mètres plus loin nous sommes arrivés aux grottes de Naours. Le tour pittoresque de la ville souterraine était historiquement très intéressant, avec des moments formidables que vous comprenez si jamais vous avez marché sur une piste en pente couverte de pavés glissants avec des chaussures à cales. C'est étonnant ce que les civilisations anciennes ont fait pour survivre.
Après les derniers merveilleux kilomètres à Auxi-le-Château à une vitesse raisonnable la randonnée a été finie. Douches, déjeuner, puis retour à la vie quotidienne. Merci Richard et LSC pour cet excellent week-end.
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